À l'approche de la compétition, les mises en garde ne cessent de harceler les bodybuilders. La plus courante reste sans aucun doute celle du "timing".
Ce simple mot parvient à semer la panique dans l'esprit de n'importe quel compétiteur. Cela signifie tout simplement qu'on entre dans la période marquées par les avertissements avec en fond de toile, l'horrible crainte de faire le minuscule faux pas qui pourrait détruire toute une carrière.
Je me suis lancé dans ce sport il y a 30 ans et je pense détenir aujourd'hui quelques vérités. Pour moi, le plus sage des conseils est de se méfier des mises en garde. Tout est si simple quand on sait maîtriser les différents éléments d'une préparation !
* ATTITUDE : C'est le piège le plus dangereux, celui que je surnomme le "tueur silencieux". En période de préparation, attendez-vous à devenir idiot. Votre famille et vos amis vont devoir accepter de vivre à côté d'un idiot et vous allez commencer à vous plaindre du régime et du stress.
Ils pensent tout savoir mieux que vous et vous pensez savoir mieux qu'eux. Mais ce n'est de la faute de personne si vous devenez idiot et votre mauvaise humeur ne fait qu'aliéner votre entourage. Il est inutile de faire vivre un enfer à des innocents parce que vous êtes au régime.
On m'écrit souvent pour me demander comment faire pour se débarrasser de cette mauvaise humeur. Mon avis est qu'il faut s'y préparer. Comprenez que vous êtes le seul à préparer cette compétition et que personne ne vous y oblige, alors si votre régime est un échec, évitez de mettre cela sur le compte de la mauvaise humeur. Le mauvais caractère nuit à toute personne et ce n'est pas acceptable. Soyez adulte. Soyez un homme et non un idiot. Demandez à votre épouse et à vos amis d'adopter une attitude ferme. Ils ne devront pas hésiter, si nécessaire, à vous demander de changer de comportement.
* L' ENTRAÎNEMENT : Ici, le plus gros piège est de perdre de vue ce qui vous a amené si près de la compétition. Que ce soit par crainte ou par désespoir, on est souvent tenté de tout changer à la dernière minute. Les dernières semaines ne sont pourtant pas un moment propice aux expériences.
Il n'y a rien de mal à ajouter un mouvement ici ou là mais seulement si vous conservez le programme qui vous a si bien réussi. Vous pouvez accélérer la cadence, mais faites-les judicieusement.
N'abandonnez pas le navire et ne le chargez pas trop non plus où il risque de couler. Si vous avez manqué de sérieux tout au long de l'année, n'espérez pas qu'un miracle se produise pendant ces dernières semaines.
* LE RÉGIME : Le même principe s'applique au régime. Soyez raisonnable. Le régime pour la masse et celui qui permet de sécher sont deux choses bien distinctes. Ceux qui prétendent bien manger à longueur d'année se dupent eux-mêmes. On ne peut pas suivre le même régime pour prendre du poids ou en perdre. Apprenez à faire la différence et n'hésitez pas à faire d'importantes modifications.
* LES SUPPLÉMENTS : Ils peuvent être le meilleur allié ou le pire ennemi de la préparation. Ils peuvent être un atout, mais ne feront jamais de miracles. Ne sacrifiez rien au travail cardiovasculaire et à la réduction calorique sous prétexte que vous prenez des brûleurs de graisses qui suffisent à sécher. Je prends des suppléments toute l'année mais, comme leur nom l'indique, ils ne remplacent ni les aliments, ni l'entraînement.
* RECHARGE ET DÉCHARGE : La plupart des bodybuilders n'en comprennent pas vraiment le sens réel et cette pratique s'apparente trop souvent à la découverte de contrées inexplorées. La recharge en hydrates de carbone, sodium, potassium, etc ... est soumise à de nombreux facteurs et à des adaptations individuelles très complexes.
Hormis les spécialistes, personne ne maîtrise complètement la complexité biochimique du corps humain. Alors, si vous voulez utiliser correctement cette technique, prenez au moins le temps de vous documenter sérieusement sur la question. Parlez-en avec votre préparateur physique.
* L' EXTRÉMISME : Ne laissez pas la paranoïa de pré-compétition vous gagner. Ce n'est pas un carré de chocolat qui va anéantir tous les efforts ce que vous avez pu fournir, pendant six semaines. Et si ce petit carré de chocolat peut améliorer votre bien-être, n'hésitez pas.
POUR LES FEMMES, TOUT EST DIFFÉRENT
La carrière des compétitrices en bodybuilding a tendance à être plus courte que celle des hommes et ce, pour différentes raisons.
Premièrement, les femmes vivent rarement du bodybuilding. Les championnes n'en retirent pas autant de profits financiers que leurs homologues masculins. Ainsi, la nécessité de gagner correctement sa vie a tendance à écourter une carrière.
Le facteur émotionnel entre aussi en ligne de compte. Les femmes sont souvent plus pressées de fonder une famille. Par ailleurs, les critères de jugement en bodybuilding féminin évoluent sans cesse et n'empruntent pas une trajectoire régulière, comme c'est le cas chez les hommes. Cela a sans doute été source de frustrations pour les compétitrices qui commencent à se poser des questions.
En espérant que ceci vous aidera ...
Jerry YEUNG
Préparateur physique "The Gym Tahiti"
Diplômé d'Etat BEES-1 depuis 1998
IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer
Certified Trainer Institut Culture Physique Weider
IFBB Tahiti Head Judge and International
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