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Réalité ou fiction ?



Les questions qu'il faudra poser la prochaine fois que vous verrez un gros titre ou une incroyable pub pour un nouveau produit destiné aux bodybuilders.

" Qu'y a-t-il de pire que de faire des erreurs dans notre propre réflexion ? C'est de laisser quelqu'un d'autre, en qui on ne devrait pas avoir confiance, faire ces erreurs à notre place "

La prochaine fois que vous serez séduit par une publicité vantant les toutes dernières nouveautés pour bodybuilders ou que vous verrez l'annonce en gros titres de découvertes d'avant-garde sur l'entraînement et la santé, rappelez-vous la citation ci-dessus. Puis faites votre propre évaluation critique de ces recherches.



On voit beaucoup de termes utilisés pour étayer ces affirmations : étude scientifique, testé en Université, en double aveugle, placebo, en aveugle, fiable, valable, études cliniques, variables, groupe témoin, sujets de l'expérimentation, preuves par ouï-dire, expérience contrôlée.

Que signifient tous ces termes et, surtout, doit-on vraiment tous les connaître avant de décider si cela vaut la peine d'investir son temps, ses efforts et son argent dans un produit et/ou un programme ?

" Même si la recherche est bien conçue, les résultats peuvent ne pas s'appliquer à vous. Les sujets étaient-ils hommes ou femmes ? Bodybuilders débutants ou confirmés ? Malades hospitalisés ? Quand des pubs, des articles ou des prospectus omettent ou déforment ces informations, il faudra être méfiant. "

QUESTIONS À POSER

Afin d'évaluer la validité et la précision de ces affirmations, il faut poser plusieurs questions pertinentes, et il n'est pas nécessaire d'avoir un doctorat pour cela ! Voyez ensuite ce que donnent les réponses.

Par exemple :

  1. Est-ce que l'étude a été effectuée par une université ou des chercheurs médicaux réputés ? Si c'est le cas, les noms et les organismes devront être identifiables. Un institut inconnu peut être une simple façade pour un fabricant de produits.

  2. L'étude a-t-elle été publiée dans une revue professionnelle ? Si oui, c'est une autre marque de confiance. Les scientifiques examinent tout ce qui paraît dans ces revues, donc tout ce qui est publié a déjà été accrédité par des experts. Il est rare que soient publiés des travaux qui ne devraient pas l'être ou qu'une revue ne précise pas si un chercheur est lié financièrement à un produit ou à un fabricant. En général, toute recherche originale passée en revue par des membres de la profession, est pratiquement toujours fiable. Essayez cependant de prendre connaissance de l'étude elle-même. les rapports de seconde ou de troisième main sont fréquemment déformés et des fabricants peu scrupuleux feront usage de citations hors-contexte et omettront des éléments pertinents dans leur version des résultats des recherches. De plus, si vous demandez aux fabricants un exemplaire des travaux qu'ils citent et que vous n'obtenez rien, vous saurez qu'il y a anguille sous roche ! N'oubliez pas que les annonceurs ont un intérêt direct à promouvoir les ventes d'un produit.

  3. L'étude a-t-elle été menée sur des hommes ou sur des rongeurs ? Parfois, il n'est ni souhaitable ni possible d'effectuer les travaux de recherche sur des êtres humains. Lorsqu'un rapport vous apprend que le son de riz abaisse le taux sanguin de cholestérol chez les hamsters, il vaudra peut-être mieux attendre que des test soient effectués sur l'homme avant d'arrêter votre opinion.

  4. Quelle est validité de ces chiffres ? En générale, plus l'étude a été longue, plus on a de données sur d'autres variables qui ont pu avoir une incidence sur les résultats. Extrapoler des conclusions à long terme à partir d'études à court terme, peut induire en erreur. Ainsi, certains régimes et produits minceur semblent formidables si on les teste sur une semaine. Les sujets peuvent constater des pertes de poids, mais la plupart d'entre nous savons que l'eau constitue d'habitude une grande partie des premiers kilos perdus. Ce nouveau régime ou ce nouveau produit n'élimineront pas 3kg de graisse par semaine !

  5. Qui a financé l'étude ? Le fait qu'un fabricant de suppléments ait financé une étude montrant qu'un produit d'avant-garde construit efficacement du muscle, n'invalide pas cette recherche, mais cela devrait vous inciter à comparer les résultats avec ceux de chercheurs indépendants. Ces résultats concordent-ils ? Le public a le droit de savoir qui a commandité une étude et également si les chercheurs ont déjà eu des liens financiers avec les sociétés dont ils analysent les produits.

  6. Les chercheurs ont-ils orienté leur travaux vers des faits passés ou à venir ? Les chercheurs estiment que les résultats les plus fiables sont obtenus par analyse prospective (vers l'avenir) portant sur l'effet d'un aliment, d'une substance ou d'une activité pendant toute la durée des tests. Si une étude est rétrospective (vers le passé), le scientifique doit se fier aux rapports sur le comportement antérieur des sujets eux-mêmes. Dans ces cas-là, l'information manque souvent de clarté, les participants pouvant avoir oublié les détails exacts.

  7. Comment les sujets ont-ils été sélectionnés ? Les chercheurs scientifiques considèrent avec suspicion des données fournies par des études dans lesquelles le groupe expérimental (celui auquel on administre la nourriture, le traitement ou le produit) n'est pas exactement dupliqué par un groupe témoin (celui qui n'est pas soumis à l'expérience). Si, par exemple, le groupe testé est constitué de volontaires qui sont peut-être plus soucieux de leur santé et plus motivés, ils risquent de ne pas être comparables à un groupe de non volontaires sédentaires. Si l'on va encore plus loin, un supplément de protéines pour bodybuilders aura probablement de bons résultats sur des malades hospitalisés et alités, mais cela ne signifie pas qu'il favorisera la synthèse des protéines chez ceux qui pratiquent le bodybuilding. Même si la recherche est bien conçue, les résultats peuvent ne pas s'appliquer à vous. Les sujets étaient-ils hommes ou femmes ? Hommes entraînés ? Bodybuilders débutants ou confirmés ? Femmes à la ménopause ? Malades hospitalisés ? Patients atteints du V.I.H, du diabète ou du cancer ? Personnes âgées ? Est-ce que d'autres facteurs ayant également joué, pourraient avoir entraîné les effets attribués au produits en question ? Par exemple, les sujets ont-ils réellement perdu du poids parce qu'ils ont réduit leurs calories et non pas parce qu'ils ont décidé de faire davantage d'exercice ? Leur pression artérielle s'est-elle améliorée parce qu'ils se sont également entraînés et non pas à cause d'un supplément nutritionnel particulier ? Quand l'étude est elle-même disponible, vous pouvez vérifier ces informations personnellement. Quand des publicités, des articles ou des prospectus omettent ou déforment cette information, la méfiance sera alors de mise.

  8. Quelles sont les préoccupations immédiates et/ou à long terme quant à l'efficacité du produit et à ses effets nocifs sur la santé ? Vous serez peut-être intéressé par un produit minceur qui a effectivement aidé des sujets à perdre du poids, mais si certains sujets sont morts, vous devriez également en être informé. Ne vous arrêtez pas aux titres accrocheurs. Passez en revue les résultats de plusieurs études. Si les effets à long terme sont inconnus, ne vous précipitez pas pour acheter le dernier produit en vogue.

  9. Quel est l'avis des autres groupes de santé ? De nombreuses informations circulent tous les jours dans les journaux, les magazines et à la télévision. Autrefois, toutes ces informations auraient été enterrées dans des revues médicales, mais aujourd'hui les consommateurs sont submergés d'informations sur la santé, dont beaucoup sont dénuées de sens ou même erronées. Certaines données sur internet, en particulier, n'ont ni la fiabilité, ni la validité que garantissent les publications reconnues. Comment être sûr que le battage publicitaire ne relègue pas la science au second plan ? Tenez-vous informé et agissez avec discernement. Ne vous emballez pas pour une nouvelle pratique basée sur les affirmations d'une publicité ou les résultats d'une seule étude. Cherchez la confirmation des qualités avancées. Il vous faudra peut-être attendre que de grandes universités ou que des organismes nationaux de santé se prononcent : ces institutions de renom attendront généralement une caution franche de la communauté scientifique ou la réalisation d'études similaires avant de donner officiellement leur avis.

" Ne vous emballez pas pour une nouvelle pratique basée sur les affirmations d'une publicité ou les résultats d'une seule étude. Cherchez la confirmation des qualités avancées. Il vous faudra peut-être attendre que de grandes universités ou que des organismes nationaux de santé émettent leur avis "

COMMENT SAVENT-ILS CELA ?

En tant que bodybuilder soucieux de connaître toute innovation qui vous fera progresser dans votre entraînement, vous avez des espoirs et des questions qui sont suscités par les gros titres de publicités qui vous promettre de vous rendre "plus musclé, plus fort, plus dur (plus vite), plus sec." Les entreprises, les scientifiques et les chercheurs n'acquièrent pas leurs connaissances en procédant au hasard, ils s'appuient sur des principes définis et acceptés dont beaucoup sont présentés ici.

Votre première question quand vous rencontrez telle ou telle affirmation devra être : "Comment savent-ils cela ?".

L'investigation scientifique a pour objet de répondre à cette question et toute déclaration doit être abordée avec un esprit critique que l'on peut définir comme une interrogation prudente et méthodique visant à accepter, rejeter ou réserver son jugement sur une assertion : plus on examine celle-ci avec soin, mieux on peut séparer ce qui est pertinent de ce qui ne l'est pas et plus l'analyse devient critique.

Connaître le cheminement de la recherche scientifique et son mode opératoire, peut aider à faire de meilleurs choix pour votre avenir de bodybuilder.

Conservez un scepticisme salutaire pour toute nouveauté dans le domaine de l'entraînement et n'oubliez pas que, si c'est trop beau pour être vrai, c'est certainement le cas, surtout quand des intérêts commerciaux sont en jeu !


 

TERMES DE STATISTIQUE

Valeurs de départ :

Données obtenues sans agir sur les variables, par exemple, déterminer votre force sans utiliser de créatine.

Groupe témoin :

Groupe qui ne fait l'objet d'aucune intervention.

Corrélation :

Rapport entre deux variables. Peut être positive (plus vous prendrez de la créatine, plus vous serez fort) ou négative (plus vous prenez de la créatine, plus vous serez faible).

Variable dépendante :

Variable examiné pour voir si un traitement particulier fait effet. Dans notre exemple créatine/force, c'est la force qui serait la variable dépendante.

Statistiques descriptives : Chiffres qui résument brièvement les résultats, tels que les moyennes, les pourcentages, les écarts, etc ...

Groupe expérimental :

Groupe auquel le traitement est administré ou sur lequel on intervient. Les résultats sont comparés à ceux du groupe témoin.

Hypothèse :

Proposition de départ pour laquelle on prédit un résultat. L'affirmation suivante en est un exemple : la créatine augmente votre force. L'investigation visera alors à découvrir si cette hypothèse est correcte ou non.

Variable indépendante :

La variable sur laquelle on agit pour voir si elle a une incidence sur la variable dépendante. Dans notre exemple ci-dessus, la créatine serait la variable indépendante.

Statistiques par déduction :

Données qui, à partir de l'échantillon, permettent de généraliser à l'ensemble de la population.

In vitro :

Qui a lieu en dehors de l'organisme.

In vivo :

Qui a lieu dans l'organisme vivant.

Méthodologie :

Techniques utilisées pour élaborer le projet de recherche destiné à vérifier l'hypothèse.

Population :

Tous les sujets appartenant à une certaine catégorie, comme les bodybuilders professionnels.

Post hoc :

Après-coup - procédures statistiques plus détaillées mises en oeuvre une fois qu'une signification statistique a été établie.

Échantillon aléatoire :

Procédure utilisée pour s'assurer que chaque individu de la population a la même chance d'être sélectionné pour l'expérience.

Fiabilité :

Indique jusqu'à quel point on peut s'attendre au même résultat, si on refait la même expérience. Si 5mg de créatine augmentent votre force de 4,5 kg et qu'en reproduisant exactement les mêmes conditions, vous ne gagnez pas 4,5 kg de force en plus, on considérera que la créatine n'est pas une source fiable pour augmenter la force.

Échantillon :

Nombre limité de sujets issus d'une population, par exemple : 10 bodybuilders professionnels.

Différence significative :

Différence tellement grande qu'elle ne peut pas être le fruit du hasard et qui est reproductible.

Théorie :

Série de principes communément acceptés. Sert de point d'appui à une hypothèse.

Validité :

Adéquation de ce qu'un instrument mesure avec ce qu'il est censé mesurer. Utiliser une barre et des poids serait une façon valide de mesurer la force, alors que l'utilisation d'un tapis de jogging ne le serait pas.





Jerry YEUNG

Préparateur physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider





RÉFÉRENCES :

Bailey, K.D, Methods of social research. NY, 1978.

Blonz, E. Scientific studies : how to handle the hype. The Vegetarian Times, March 1995.

Cohen, J. Why can't scientists agree ? USA Today Weekend Jan. 3-5;20-22, 1992.

Moore, B.N;, Parker, R. Critical thinking ; evaluating claims and arguments in everyday life. Palo Alto, CA : Mayfield Publishing, 1986.


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