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  • Photo du rédacteurYeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'Etat BEES-1 depuis 1998

Manger avant l'effort !



L'hypoglycémie, l'absorption d'aliments glucidiques avant l'effort qui peut avoir de graves répercussions sur la qualité des entraînements et les bénéfices directs qui en découlent.

Le phénomène de l'hypoglycémie réactionnelle. Chaque fois que nous consommons des glucides, la glycémie (taux de glucose sanguin) augmente. En réponse à cette élévation, le pancréas sécrète une hormone qu'il déverse dans le système sanguin, l'insuline.

Celle-ci constitue la molécule clef de l'utilisation des glucides : sans l'insuline, le glucose ne peut pénétrer les cellules pour y être utilisé comme il se doit, notamment à des fins énergétiques.

Il s'accumule alors dans le sang (hyper glycémie), puis l'excès est éliminé directement par les urines (glycosurie).

C'est très graves conséquences sont bien connues des diabétiques, qui ne peuvent pallier ces problèmes que par un traitement adéquat, que ce soit par voie orale ou directement par injection d'insuline.



Chez le sujet en bonne santé, le pancréas assure heureusement son rôle chaque fois que cela est nécessaire permettant ainsi une assimilation régulière glucose par les cellules afin que l'élévation glycémique post-prandiale ne soit que passagère. Et il l'assure tellement bien que parfois, non seulement la glycémie revient à la normale, mais elle continue de descendre au point d'atteindre une valeur trop basse. On parle alors d'hypoglycémie réactionnelle.

Celle-ci se caractérise généralement par l'apparition d'une fringale, une nette diminution des performances à l'effort, des jambes en "coton", cet état pouvant aller jusqu'au malaise chez un sujet particulièrement sensible.

Tout sportif doit absolument maîtriser les mécanismes liés à la sécrétion d'insuline pancréatique et l'hypoglycémie réactionnelle, au risque de s'exposer à bien des désagréments à l'entraînement, et surtout de ralentir considérablement sa progression.


Hyperinsulinémie et développement musculaire

Outre sa fonction directement liée au métabolisme des glucides, l'insuline possède de nombreux rôles, dont celui d'être une hormone anabolisante.

Mais attention, il faut utiliser ce mot avec la plus grande réserve. Car certains n'ont pas attendu bien longtemps pour en tirer des conclusions non seulement absurdes, mais surtout dangereuses lorsqu'elles sont publiées dans des magazines ou dans des blogs.

Le bodybuilding est un milieu exceptionnel ou l'on rencontre des gens exceptionnels, mais comme partout, il y a des fous, des marginaux, qui profitent de leur influence pour dispenser des conseils tout aussi idiots qu'eux, sans se soucier des conséquences que cela peut avoir.


Certes, les sucres rapides entraînant une sécrétion d'insuline dans de brefs délais, certes l'insuline est une hormone anabolisante, mais de là à conseiller à un culturiste qui veut grossir de consommer des sucres rapides avant l'effort pour provoquer volontairement une hypersécrétion d'insuline, il y a un gouffre !


Ces gens là devraient savoir qu'on ne s'improvise pas scientifique et que l'on peut tirer des conclusions d'une expérience seulement après en avoir eu la preuve. Non seulement il n'existe pas à ce jour de travaux démontrant l'intérêt de provoquer une sécrétion d'insuline avant l'effort chez les culturistes, mais en plus, il existe suffisamment de raisons pour ne pas tenter sur soi-même ce genre d'expérience.


Grossir à l'insuline

Je me souviens de cette mode, dans les années 1986-1987, où l'on pouvait voir des culturistes se piquer à l'insuline dans le but de grossir plus rapidement. Puisque certains lui avaient conféré des vertus miraculeuses, d'autres n'avaient pas hésité une seconde à se l'injecter carrément.

Pensez donc ! Il y avait parmi eux des athlètes de haut niveau que l'on croyait pourtant suffisamment intelligents pour ne pas tenter ce genre d'expérience. Et pourtant ...


Quoi qu'il en soit, les pionniers de "l'aventure insuline" ont vite déchanté lorsqu'ils se sont rendus compte que leurs entraînements en état d'hypoglycémie tourneraient au cauchemar, qu'ils ne prenaient pas plus de masse musculaire, mais plus de graisse. Certains ne s'en sont même jamais vraiment remis, portant encore aujourd'hui des graves séquelles de leur comas hypoglycémie.

N'oubliez jamais qu'en bodybuilding l'incompétence, le doute et le charlatanisme seront toujours vos pires ennemis, non seulement pour vos résultats, mais aussi pour votre santé.


Avant ou pendant, toute la différence ...

La consommation de sucres rapides avant l'effort est le meilleur moyen de provoquer une hypoglycémie réactionnelle en pleine séance, avec les conséquences que cela suppose, car le pancréas ne manquera pas de sécréter rapidement de l'insuline.

Il en va tout autrement lorsque ces sucres sont consommés pendant l'entraînement. En effet, le glucose ne nécessitant plus l'insuline pour pénétrer dans les cellules en cours de l'effort, la sécrétion pancréatique en est fortement réduite.

Il est donc possible de consommer des sucres rapides (de préférence sous forme de boisson) dès la fin de l'échauffement et tout au long de la séance sans risquer l'hypoglycémie.


Ce qu'il faut absolument retenir ...

Consommer des sucres rapides avant l'effort pour augmenter volontairement la sécrétion d'insuline est stupide, car :

  • Le muscle ne se construit pas pendant la séance mais après, bien après.

  • C'est le meilleur moyen de faire une hypoglycémie à l'entraînement, avec contre-performance assurée.

  • L'insuline augmentant également l'anabolisme lipidique, des sécrétions massives seront responsables d'une belle prise de ... GRAISSE !

Un bodybuilder qui souhaite grossir a besoin d'une sécrétion insulinique régulière et continue tout au long de la journée pour pouvoir bénéficier des avantages de l'insuline sans les inconvénients. Pour cela il faut :

  • Consommer régulièrement des sucres lents, accompagnés de sucres rapides à chaque prise alimentaire. Attention toutefois à ce que l'apport en sucres rapides purs ne dépasse 12% de la ration énergétique totale.

  • Ne consommez jamais plus de sucres rapides que de sucres lents, exceptés au cours de l'effort et de la phase de récupération immédiate qui fait suite à l'entraînement.

  • Ne consommez jamais de sucres rapides purs entre les repas qui précède l'entraînement et l'échauffement. Une collation légère et mixte (apportant à la fois des protéines, des sucres rapides en petite quantité) pourra par contre être consommée jusqu'à 60 minutes avant l'effort.



Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

IFBB International Judge

Plusieurs fois titrés IFBB en Bodybuilding National et International

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