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  • Photo du rédacteur: Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'Etat BEES-1 depuis 1998
    Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'Etat BEES-1 depuis 1998
  • 3 avr. 2023
  • 5 min de lecture

Depuis le jour où vous avez soulevé des haltères pour la première fois, vous reproduisez probablement le même schéma à chaque séance : un nombre immuable de séries et de répétitions. Les adeptes de l'entraînement avec surcharge progressive utilisent depuis toujours cette formule qui a fait ses preuves : leurs programmes de musculation s'articulent autour d'un nombre déterminé de séries pour chaque groupe musculaire, chaque série correspondant à une fourchette donnée de reps.

Cette démarche est logique et permet, au fil du temps, d'augmenter la résistance en se contenant l'alourdir la charge. (Quand 12 reps de tirage vertical deviennent assez faciles à exécuter, on passe à une charge plus importante avec laquelle on ne dépasse pas 10 reps strictes.)

En termes de priorité, le nombre de séries par exercices vient en premier, suivi par celui des reps, lui-même fonction d'une charge variable. C'est très simple ... et efficace !

Toutefois, il existe une alternative à cette méthode conventionnelle - cela s'appelle "les séries dégressives", système qui permet de réaliser des gains sans précédent en masse musculaire et en endurance.


Cette méthode met l'accent sur les répétitions. Il s'agit d'effectuer, au cours d'une séance, un nombre de reps fixé à l'avance pour un exercice tout en diminuant sur cinq semaines le nombre de séries nécessaires à la réalisation de cet objectif. On conserve la même charge pour un exercice pendant l'intégralité de la séance de 70 reps ainsi que pour l'ensemble du programme.

Cela permet aussi de gagner du temps quand la salle est bondée : si l'on conserve la même charge de la première série à la dernière, il n'y a aucun risque de voir quelqu'un d'autre prendre d'assaut le banc que l'on utilise.

On augmentera la charge au bout de chaque cycle de cinq semaines d'entraînement plus conventionnel. Une telle périodisation empêche les muscles de s'adapter à un certain type de sollicitation.


L'analyse

D'une semaine à l'autre, trois paramètres restent constants et deux changent. Comme je l'ai expliqué, on conserve la charge choisie pour un exercice et ce, du début jusqu'à la fin du cycle. De plus, le temps de récupération entre les séries reste de deux minutes et le nombre de reps sera de 70 tout au long du programme. Qu'est ce qui change ? Réponse : le nombre de séries et celui des reps de chaque série.


Chaque semaine, on modifie le nombre de séries et de reps qui les composent. On s'en tiendra strictement aux recommandations données dans le guide "À vous les réductions," concernant le nombre de séries hebdomadaires.

Quand au schéma de reps, il n'est proposé qu'à titre indicatif et il ne correspondra pas forcément de façon précise au niveau de puissance de chacun. Le plus important sera de poursuivre chaque série jusqu'à l'échec positif - lorsqu'on ne peut plus bouger la charge sans assistance ni exécution trichée - jusqu'à ce que l'on arrive au total de 70 reps pour cet exercice.

Quelques séries d'essaie seront peut-être nécessaire afin de déterminer la charge avec laquelle on atteint l'échec à la vingtième reps.

Cependant, pour que ce programme soit efficace, il est indispensable de continuer jusqu'à l'échec musculaire. S'arrêter au bout de 20 reps uniquement parce que l'on est parvenu au chiffre 20 est absurde, on utilisera une charge assez lourde pour que la fatigue musculaire survienne au bout de ce nombre de reps.


Après la première série, récupérez pendant deux minutes de manière à permettre aux muscles sollicités de se reposer avant d'attaquer la deuxième série. C'est alors que vous vous rendrez peut être compte que la fourchette de reps que je vous suggère ne correspond pas à votre niveau de force.

Comme point de départ, je vous ai donné un exemple de fourchettes décroissantes qui varient de série en série. Vous procèderez de la même manière. Il se pourrait que vous ne soyez capable d'effectuer que 14 reps au lieu des 16 indiquées à la seconde série de la semaine 1 - ou que vous puissiez en faire 17.

Aucune importance car l'essentiel est d'arriver à l'échec musculaire, peu importe quand.

Il suffira de tenir le compte du total de reps effectuées afin de parvenir à 70. Il vous faudra peut être sept séries en semaine 1 pour atteindre ce chiffre, même si la répartition est différente de celle que nous proposons.

Au fil des semaines, on augmentera l'intensité des séances en casant ces fameuses 70 reps sur moins de séries, ce qui se traduit par une augmentation du nombre de reps par série, le temps de récupération étant toujours de deux minutes.

N'oubliez pas que l'objectif est d'effectuer 70 reps en tout. Si vous avez assez d'énergie pour arracher quelques reps supplémentaires aux cours de la dernière série du programme, ne la gaspillez pas. Vous cherchez à conditionner votre corps dans une optique précise, en faire plus pourrait provoquer le surentraînement.


Sentir la brûlure !

À mesure que vous progresserez dans ce programme de séries décroissantes, vous remarquerez deux choses, une brûlure musculaire sans précédent et une amélioration de votre santé cardiovasculaire.

Ceux qui suivent depuis un bon moment des méthodes d'entraînement plus conventionnelles auront habitué leurs muscles à un certain volume de travail, leur muscles seront donc conditionnés à atteindre l'échec au bout un nombre X de séries et de reps.

Le corps réagit physiologiquement à, disons, quatre séries de 10 reps de tirage vertical, et il est préparé, semaine après semaine, à produire cet effort, mais pas plus.

Face à un schéma de reps variable et à un nombre de séries toujours différent, ce programme ne manquera pas de contraindre les muscles à "réfléchir" en quelque sorte. Tout comme le cerveau quand il est confronté à une énigme, les muscles se mettront à chercher une solution à la nouvelle sollicitation qui leur est imposée. Pour eux, la solution consiste à grossir et à prendre de la force.


Pareillement, confronté à 70 reps au lieu des 40 habituelles pour un exercice, le coeur s"adaptera en devenant plus efficace. Cela vous permettra de passer plus de temps à la salle - et en dehors - pendant plusieurs années.


De nets progrès !

Introduisez la méthode des séries dégressives dans votre entraînement en l'appliquant à deux exercices par groupes musculaires. Un programme pour les triceps pourra comprendre une diminution progressive du nombre de séries pour le tirage vertical et le "kick-back". Pour les pectoraux, on choisira le développé incliné et les "dips", pour les cuisses, le squat et la presse oblique.

Chacun inventera ses propres combinaisons, mais en limitant cette approche à deux exercices par groupe musculaire et par séance afin d'éviter le surentraînement.


Au terme de chaque cycle de cinq semaines, reprenez votre programme habituel pendant 6 à 8 semaines avant de revenir aux séries dégressives mais, cette fois-ci, avec une charge légèrement supérieure à celle du cycle précédent.

Essayez cette méthode, vous constaterez que les bénéfices vont toujours croissant. Pour ceux qui cherchent un moyen de donner un coup de force à leurs muscles et d'améliorer leur santé cardiovasculaire par la même occasion, cette méthode alternative est idéale. Essayez donc !


A VOUS LES RÉDUCTIONS

Comment réduire le nombre de séries sur cinq semaines : exemple de programme

>> Appliquez ce programme à deux exercices maximum par groupe musculaire. Pour chaque mouvement, sélectionnez une charge vous permettant d'atteindre l'échec au bout de 20 reps à la première série, au cours de la première semaine. Reprenez la même charge pour toutes les séries tout au long des cinq semaines, en allant à l'échec pour chaque série. Récupérez pendant deux minutes entre les séries.


SEMAINE 1

SÉRIES

RÉPÉTITIONS

1

20 *

2

16 *

3

12 *

4

9 *

5

6 *

6

5 *

7

2 **

SEMAINE 2

SÉRIES

RÉPÉTITIONS

1

22 *

2

17 *

3

13 *

4

10 *

5

6 *

6

2 **

SEMAINE 3

SÉRIES

RÉPÉTITIONS

1

23 *

2

18 *

3

14 *

4

10 *

5

5 **

SEMAINE 4

SÉRIES

RÉPÉTITIONS

1

24 *

2

19 *

3

15 *

4

10 *

5

2 **

SEMAINE 5

SÉRIES

RÉPÉTITIONS

1

24 *

2

20 *

3

16 *

4

10 *

* On doit atteindre l'échec musculaire à la dernière répétition.

** Arrêtez-vous à la 70ème répétition.



Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

Plusieurs fois titrés IFBB en Bodybuilding National et International

IFBB International Judge

  • Photo du rédacteur: Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
    Yeung Jerry - Préparateur Physique diplômé d'État
  • 12 janv. 2023
  • 5 min de lecture


Une question encore plus que courante que : "Tu vas finir ce shake protéine ?" est : "C'est quoi ton maxi ?" Nous l'avons tous posée, nous y avons tous répondu et nous avons tous menti quand nous avons annoncé notre maxi ! Quelle que soit la charge que nous pouvons prendre au développé couché, au squat ou au soulevé de terre, nous souhaitons toujours pousser plus lourd et nous voulons que les autres nous en croient capables.

Ici, d'anciens Bodybuilders qui en connaissent un bout sur l'entraînement lourd nous offrent quelques conseils pour transformer ces tristes mensonges en solides vérités. Quand aux docteurs, ils nous disent ce qu'ils pensent quand cette augmentation des charges se solde par des hernies discales et autres maux ... Quoiqu'il en soit, nous allons faire le point sur ce qu'est ce fameux "maxi."



Comment font-ils ?

Vous avez vu ces bodybuilders qui empilent trois, voire cinq disques de chaque côté de la barre pour ensuite aligner les reps au développé couché. Vous vous demandez comment ils y arrivent. Ont-ils passé un pacte avec le diable ? La réponse est non, bien sûr, sauf si le diable en question s'appelle "intensité et patience".

Oui, "patience," vous avez bien lu. "Beaucoup de débutants commettent l'erreur de travailler au maxi toutes les semaines," il faut y aller progressivement : c'est la seule façon d'augmenter la force.

Je recommande souvent à mes clients de ne s'entraîner au maxi qu'une fois toutes les cinq à six semaines et d'effectuer des étirements complets et profonds au cours de ces séances.

Quand on est à deux semaines d'une séance au maxi, il faut passer petit à petit aux séries de 6 reps, ensuite au cours de la dernière semaine, on se limite à des séries de 3 reps. Il faut adopter une approche scientifique et procéder méthodiquement.


Beaucoup d'adeptes du développé couché attaquent de suite leur entraînement au maxi parce qu'ils pensent que les séries d'échauffement vont les fatiguer, et donc les affaiblir. Or, c'est complètement faux ! Avant de passer à des séries au maxi, l'échauffement normal serait par exemple (kilos X reps) : 60 X 10 - 100 X 10 - 140 X 10 - 180 X 8 - 230 X 6 - 250 X 2, puis la charge maximale que vous avez visée.

Faire 46 reps avant d'essayer d'améliorer son maxi peut sembler extrême, mais pour établir un record, je dois dire que vos pectoraux ont bien mieux tenu le coup que ceux des gars qui s'entraînent avec des charges bien moins lourdes.


Un effort de tout le corps.

Beaucoup de débutants se focalisent, à tord, sur les grands groupes musculaires et ne prêtent aucune attention aux petits groupes musculaires qui participent aussi au mouvement. Quand on "cale" à partir d'une certaine charge au développé couché, on se dit peut-être : "Je n'ai pas assez de force dans les quadriceps. Pourtant, ce sont plutôt les ischios et les fessiers qui devraient être examinés."

Je peux vous affirmer que ma prestation au squat n'aurait pas été aussi puissante si je n'avais pas fait régulièrement des legs curls pour muscler mes ischios.

Dans le but de surmonter au passage difficile aux squat, je recommande de faire quatre séries d'au moins 10 leg curls : elles seront intégrées dans un programme normal pour les jambes.


Pour le développé couché, j'insiste sur la nécessité de développer les triceps. On voit des pratiquants qui se plaignent de ne pas progresser au développé couché alors qu'ils ont des bras filiformes. Ils ne se rendent pas compte que les pectoraux n'interviennent vraiment qu'à la fin du mouvement.

Je suggère donc de démarrer par quatre séries de 10 à 12 reps d'extension couché avec la barre EZ, puis de passer à cinq séries de 10 reps de développé nuque avec haltères.

Des triceps bien développés ne sont pas simplement esthétiques : en fait, j'estime que le rôle de ces muscles est primordial pour pousser au développé couché.

Développé couché - IFBB Tahiti Magazine

C'est mon "PEC" qui s'est déchiré ou le tien ?

Dans ce paragraphe, un autre mot capital commence par un "B" : il s'agit du mot "blessure". Je vous ai parlé de records de développé couché, mais il faut à présent faire le bilan des accidents : lésions articulaires, écrasements des disques intervertébraux, etc ... autant de traumatismes qui peuvent rendre particulièrement pénible le quotidien des powerlifters d'un certain âge. Une chose est sûre tout individu qui s'entraîne vraiment lourd finira par avoir des problèmes physiques dont il souffrira toute sa vie.

Les bodybuilders ont toujours cherché à repousser les limites, mais le squelette de l'homme n'a pas évolué aussi vite que le besoin des athlètes de s'entraîner toujours plus lourd.


J'ai vu des pratiquants maltraiter leurs épaules au point de causer des douleurs arthritiques incroyablement aiguës ou d'être obligés de faire remplacer ces articulations par des prothèses !

Les épaules jouent un rôle considérable au développé couché, mais elles n'ont jamais eu pour fonction de porter des charges énormes.

Ces problèmes se rencontrent dans tous les sports et qu'ils ne sont pas uniquement le fait des entraînements avec charges lourdes.

Les problèmes articulaires au niveau des épaules sont fréquents chez les sportifs, quelle que soit la discipline pratiquée. Pour ceux qui choisissent de pousser leur corps jusqu'aux limites les plus extrêmes, les douleurs et les blessures seront inévitables. En fait, le vrai problème des adeptes de la musculation est leur obstination.

Bon nombre d'entre eux considèrent que la douleur est une composante à part entière de leur sport. Ils ne tiennent donc aucun compte des douleurs persistantes : ces atteintes que leur corps subit constamment font le lit d'une invalidité physique grave.

La meilleure démarche consiste à augmenter la charge très progressivement et à comprendre que "moins" est parfois un "plus !".

"Si vous savez que tel ou tel jour, votre corps n'a pas les ressources, ne forcez pas. Sachez discerner quand il a besoin de repos ; faites-lui plaisir et écoutez ce qu'il vous dit."

Quand votre "MAXI" est "MINI"

Que se passe-t-il donc le jour où votre corps "n'a pas les ressources ?"

La stagnation est un écueil que doit affronter tout pratiquant, depuis le débutant jusqu'au vainqueur d'un championnat. C'est la façon dont vous faites face à cette situation qui va déterminer si vous allez continuer à pendre du muscle ou s'il va falloir dire adieu à la musculation.

C'est là qu'intervient notre dernier mot-clé qui commence par un "I" : c'est "inspiration". Il représente le seul moyen de continuer à prendre de la force. On a tous besoin de quelque chose pour nous faire aller de l'avant.

On voit tout le temps des gars qui ont réussi, une fois, un maxi à 160 kg. La semaine d'après, ils n'y arrivent plus. Résultat, ils abandonnent, il est important de comprendre que le maxi est fonction de plusieurs facteurs, depuis le régime alimentaire jusqu'à l'heure de la journée en passant par les situations que l'on traverse. Je tiens une fois de plus à souligner, qu'il n'est pas nécessaire de viser le maxi. Par contre, si l'on tient vraiment à travailler au maxi, il faut attendre le moment où l'on aura le plus confiance en soi.

"N'oubliez pas que le banc ou la cage à squats seront toujours là la semaine prochaine. Et dites-vous bien qu'il y a bien autre chose dans la vie que le maxi !"



Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

IFBB International Judge

Plusieurs fois titrés IFBB en Bodybuilding National et International

  • Photo du rédacteur: Jerry Yeung Préparateur Physique-Diplômé BEES-1 depuis 1998
    Jerry Yeung Préparateur Physique-Diplômé BEES-1 depuis 1998
  • 19 oct. 2022
  • 6 min de lecture


Imaginez le scénario suivant : vous marchez dans la salle de musculation, conditionné mentalement et prêt à vous entraîner. Vous pouvez sentir l'adrénaline couler dans vos veines. Rien ne peut vous arrêter dès que vous saisissez la fonte dure et froide et que vous vous préparez à entraîner vos muscles vers de nouveaux progrès. Puis, en plein milieu de votre première série, la charge s'arrête, vos muscles commencent à vous faire mal et vous êtes forcé d'abandonner.

Pourquoi ? vous pouvez mettre ces effets sur le compte de la production d'acide lactique et vous savez que vous pourrez poursuivre votre entraînement après un bref repos.

Mais qu'allez vous penser si je vous disais que des modifications chimiques au niveau de votre cerveau pourraient avoir saboté votre séries ?

Vous voudrez certainement savoir si vous pourriez vous entraîner avec une telle fatigue, comment manger et quels suppléments prendre. Tenez bon pendant que j'étudie d'un peu plus près les recherches puis voyons les options dont vous disposez.



Voyons les choses d'un peu plus près

Avant de mettre en place des stratégies efficaces pour combattre la fatigue, vous devez avoir les connaissances de base du comment et du pourquoi de son apparition. Il existe différentes définitions mais le consensus général est que la fatigue est l'incapacité de maintenir la production de la force ou de la puissance au cours de contractions répétées ou soutenues.

À ce jour, deux types principaux de fatigue, périphérique et centrale ont été identifiés. La fatigue périphérique, dont les sources ont des origines telles que la perte d'énergie à partir de l'adénosine tri- phosphate (ATP) et du glyccogène (pour n'en citer que quelques-unes), a reçu de loin le plus d'attention.

Pourtant, la fatigue liée au système nerveux central (SNC) mérite un examen plus minutieux.


Par définition, la fatigue centrale est associée à des modifications spécifiques de la fonction du SNC qui ne peuvent pas être expliquées par le dysfonctionnement interne du muscle lui-même.

En guise d'explication, les chercheurs avaient avancé auparavant quelques vagues descriptions telles que

"la baisse de motivation su sujet" et "une altération de la transmission neurologique" qui sont peut être exactes mais également incomplètes. En outre, en tant que guerrier de la fonte engagé, la fatigue sera bien la dernière chose que vous tiendrez pour responsable de la diminution de votre motivation.


Les coupables

Parmi les différents neurotransmetteurs du corps dont le nombre dépasse la trentaine, trois ont été impliqués dans la fatigue du système nerveux central : la sérotonine, la dopamine et l'acétylcholine.

Le rôle de la sérotonine a recueilli le plus d'intérêt et plusieurs études humaines et animale indiquent que des augmentations des taux de sérotonine dans le cerveau sont associées à la léthargie, à une diminution de la transmission motrice et à une plus grande perception de l'effort pour la même charge de travail.

La production corporelle de tryptophane (acide aminé) semble être le principal coupable. Dans une étude, on a trouvé des taux de tryptophane deux fois plus élevés et ceux des acides aminés ramifiés (BCAA : Leucine, Isoleucine et Valine) diminués de pratiquement 20% chez des sujets venant de courir un marathon. Des résultats comparables ont été rapportés au cours d'activités d'endurance telles que le football et le ski de fond.


Dans des circonstances normales, le tryptophane circule dans le sang, vaguement lié à l'albumine. Toutefois, le tryptophane libre est rapidement transporté à travers la barrière hémato-encéphalique, mécanisme qui protège le cerveau de la diffusion de substances nocives dans le sang.

Comme les BCAA partagent ce même système de transport, les problèmes commencent quand le rapport entre le tryptophane libre et les BCAA dans le cerveau change. Quand le tryptophane monopolise l'albumine et que les BCAA dont vous avez besoin pour l'énergie ne parviennent plus au cerveau, cela aboutit à une augmentation du taux de sérotonine. C'est une sorte de double effet : non seulement un taux plus élevé de sérotonine arrêtera votre travail musculaire, mais tous les BCAA que vous prenez ne feront rien de bien.


Les solutions

La question évidente est la suivante : si le métabolisme des acides aminés jour un rôle au niveau de la fatigue du SNC, est-ce qu'une supplémentation peut aider ? Jusqu'ici, la réponse semble être non.

Les études préliminaires ne montrent aucun avantage au niveau de la performance avec la prise de BCAA.

Et n'allez pas penser que vous pourriez simplement doubler votre dose habituelle de BCAA. Les dosages élevés, nécessaires pour modifier le rapport entre les BCAA et le tryptophane, peuvent augmenter l'ammoniaque plasmatique qui peut devenir toxique pour le cerveau. Cela pourrait conduire à un déclin rapide de la performance physique et arrêter toute coordination.


Des activités brèves et forte intensité, comme le Bodybuilding, peuvent également causer une augmentation du taux d'ammoniaque, dont la production semble directement proportionnelle à l'intensité de l'exercice et est plus prononcée dans les fibres musculaires rapides. En plus, ce type d'activité facilite également la dégradation des acides aminés dont l'un des déchets est l'ammoniaque. C'est pourquoi je vous recommande encore de ne pas essayer d'utiliser de fortes doses de BCAA pour vaincre la fatigue du système nerveux central.


Revirement

Maintenant que vous avez une meilleure idée de ce qui peut contribuer à la fatigue, comment pouvez-vous l'enrayer ? Eh bien, vous ne le pouvez pas. Toutefois, vous pourriez être capable de la retarder suffisamment pour que cela fasse une différence appréciable au niveau de l'exercice et de la performance sportive.

À ce jour, plusieurs suppléments ont été présentés comme étant des éléments puissants pour lutter contre la fatigue.

Malgré l'habilité des campagnes publicitaires de nombreux fabricants de suppléments, seule une poignée de substances mérite notre attention. Au cours d'exercices courts et épuisants, la prise de bicarbonate de sodium (bicarbonate de soude) peut permettre aux muscles de supporter une plus grande accumulation d'acide lactique.

Cela compense l'habituelle chute de pH qui réduit considérablement la production de force musculaire. Mais il y a des inconvénients. Premièrement, la recherche à ce sujet a donné des résultats contradictoires. Deuxièmement, parce que le bicarbonate de sodium est surtout efficace pour des exercices épuisants d'au moins 1 à 2 minutes, son utilité pour les Bodybuilders est douteuse.

Cependant, je ne vois aucun problème à faire un essai ; vous n'avez vraiment pas grand chose à perdre, particulièrement à un dosage de 1,3g par 5 kg de poids de corps.


Beaucoup d'experts s'accordent pour dire que le supplément le plus puissant pour augmenter la performance lors d'exercices brefs et intenses est la créatine monohydrate. Le taux de créatine peut nettement diminuer (50 à 70%) pendant les 5 à 30 premières secondes d'un exercice intense et peut être pratiquement nul lors de l'épuisement.

Les sujets qui prennent de la créatine ont enregistré des réductions à la fois au niveau des concentrations d'ammoniaque et d'acide lactique à la suite d'exercices de fortes intensité, ainsi q'une augmentation de la puissance, de la force et du poids de corps.


De la fatigue à la reprise d'énergie

Les apports en hydrates de carbone avant l'exercice se sont avérés plutôt efficaces pour retarder la fatigue. La présence d'une quantité adéquate d'hydrates de carbone évite l'utilisation des acides gras lors d'exercices de puissance et d'endurance, et réduit la disponibilité du tryptophane pour la synthèse de la sérotonine. En fait, une étude a fait ressortir que l'ingestion d'une solution d'hydrates de carbone et d'électrolytes de 6% ou 12% compensait l'augmentation habituelle du tryptophane dans le plasma, retardant ainsi de plus d'une heure l'apparition de la fatigue.


Du point de vue de l'entraînement, l'amélioration de votre condition physique peut être l'une de vos meilleures armes contre la fatigue. Un entraînement cardio vasculaire régulier améliore non seulement l'efficacité de ce système mais aussi vos capacités de récupération lors d'exercices de forte intensité. En augmentant la capacité de votre corps à apporter du sang et de l'oxygène à vos muscles, vous bénéficiez d'une resynthèse plus rapide de l'utilisation des substrats énergétiques pendant la récupération.

Tant qu'il n'est pas fait à un niveau extrême, le travail cardio-vasculaire effectué en quelques séances hebdomadaires, accélère la récupération entre les séries.

Une autre option consiste à planifier votre programme annuel d'entraînement. En augmentant systématiquement le niveau de votre intensité pendant de brèves périodes au cours de l'année, vous pouvez provoquer des adaptations spécifiques qui amélioreront votre tolérance face aux substances qui génèrent la fatigue. En utilisant seulement une méthode d'entraînement aléatoire, vous ne pouvez pas y parvenir.


Tandis que les experts ont encore des doutes sur les causes exactes de la fatigue, nous savons qu'elle est directement liée au type, à l'intensité et à la durée de l'exercice et plus vous en saurez sur ce phénomène, mieux vous serez armé pour l'affronter. Bien sûr, nous finissons tous par céder à la fatigue musculaire, c'est inévitable. Mais la question à laquelle nous pourrons peut-être mieux répondre, c'est quand !



RÉFÉRENCES

1 - Jones, D.A. Human muscle fatigue: physiological mechanisms. Pitman Medical, London (Ciba Foundation Symposium 82): 178-196, 1981-2003.

2 - Davis. J.M, Bailey, SP. Possible mechanisms of central nervous system fatigue during exercise. Medicine & Science in Sports & Exercise 29 (1): 45-57, 2008.

3 - Bannister, E,W, Cameron, B.J.C Exercise induced hyperammonemia: central and peripheral effects. International Journal of Sports Medicine 11(Suppl 2): S129-142, 1998-2002.




Jerry YEUNG

Préparateur Physique "The Gym Tahiti"

Diplômé d'Etat BEES-1 Métiers de la Forme depuis 1998

IFBB Certified Advanced Bodybuilding & Fitness Trainer

Certified Trainer Institut Culture Physique Weider

Plusieurs fois Champion IFBB en Bodybuilding National et International

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